Communication canine : tout comprendre sur le langage des chiens
- NeoVoice
- 12 novembre 2022
- 5:27
Blog > Les bases de la communication canine : comment les chiens communiquent-ils ?
Nos chiens se parlent entre eux. Eh oui, ils ont leur propre langage et on appelle ça la communication canine. Elle se manifeste via des signaux de communication spécifiques, ou signaux d’apaisement chez le chien. Ça vous dit quelque chose ? Venez, on vous fait découvrir la base du langage canin.
Communication canine : d’où viennent les signaux de communication ?
Les signaux de la communication chez les chiens sont à la fois innés et acquis tout au long de leur vie. Comme pour les humains, les chiots naissent avec des signaux de communication canine innés. Certes, le panel n’est pas large. Ils gémissent parce qu’ils ont faim. Mais c’est tout à fait au point pour répondre à leur besoin primitif qui est de manger. Vous remarquerez (ou avez déjà expérimenté) qu’un nourrisson fait sensiblement pareil.
Cette faculté à communiquer la faim, un besoin vital, est commune à tous les êtres vivants qui vivent au sein d’un groupe social. C’est essentiel pour survivre. Une fois le bas âge passé, les bébés grandissent. Ensuite, ils ouvrent leurs yeux, découvrent le monde et surtout observent les autres, ce qui leur permet d’apprendre des autres et de reproduire par mimétisme. Un enfant vous voit passer le balai et va avoir envie de le faire pour vous imiter. C’est pareil pour un chiot – non il ne fera pas le ménage désolé – il apprend et veut reproduire par mimétisme ce que fait sa mère et les autres chiens adultes de son entourage.
Est-ce que tous les chiens connaissent ces signaux de communication ?
On peut souvent entendre ou penser « mon chien n’a pas de code de communication, parce que … ». Peu importe la raison, cette affirmation est fausse. Du moins, en partie. Parce que même si le chien a été isolé de tout congénère depuis son plus jeune âge, il va quand même exprimer des signaux de communication canine dits innés : gémir, se lécher la truffe, remuer la queue, se recroqueviller.
Il a été démontré scientifiquement qu’un enfant aveugle sourit à sa maman, alors qu’il ne l’a pourtant jamais vue. Voici un signal dit inné (Galiano et al. 2014). De la même façon, un chien sourd, gémit pour demander à manger malgré le fait qu’il n’ait jamais entendu.
Cependant, il y a un fond de vérité dans la phrase de départ car isolé d’autres congénères, le chien ne va pas apprendre en observant les autres. Il va donc présenter des lacunes. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ne dispose d’aucune connaissance de signaux de communication canine. Comme une personne qui n’a parlé à personne pendant quelques mois va avoir du mal à communiquer avec d’autres.
De plus, on constate que sans personne pour échanger, la communication n’évolue pas et se dégrade. Quand c’est le cas pour un chiot qui n’a pas été en contact avec sa mère, il faut pouvoir le sociabiliser avec des adultes équilibrés. Ceux-ci vont lui apprendre à communiquer. Et de ce fait, on se rend compte que l’inné ne fait pas tout, et que la partie apprentissage est indispensable.

L’apprentissage pour enrichir les signaux de communication canine
À l’instar d’un enfant qui va acquérir du vocabulaire auprès de ses parents, de ses proches, puis à l’école, les chiots apprennent les signaux de communication. Ils apprennent aussi à les utiliser à bon escient au fur et à mesure de leurs rencontres.
L’apprentissage commence par la socialisation primaire jusqu’à 8 semaines au contact de sa mère et de sa fratrie. En effet, au cours de cette période, le chiot apprend en échangeant avec sa mère mais également dans ses interactions avec ses frères et sœurs. C’est en en jouant qu’il forge sa communication canine. Entre invitations au jeu et pauses, le chiot améliore son « vocabulaire » et apprend des signaux de communications variés.
L’apprentissage se poursuit entre 8 et 16 mois. On appelle cette période la socialisation secondaire car elle se fait au contact d’autres congénères. Là aussi, le choix des chiens adultes à présenter au chiot a une très grande importance. Il ne faut ni un chien trop fainéant qui ne va pas lui apprendre les bons signaux, ni un chien réactif qui va lui apprendre à ne pas prêter attention aux autres signaux.
Enfin, la sélection génétique est devenue une source d’apprentissage malgré elle. Je m’explique. L’être humain n’a pas de soucis pour communiquer avec n’importe quel autre être humain car notre morphologie reste similaire. Au contraire, pour l’espèce canine la sélection génétique entre dans l’équation pour des raisons diverses et variées. Elle permet de créer et de façonner des races de chiens très différentes morphologiquement les unes des autres. En changeant la morphologie, on change également la perception des signaux de communication canine. Ainsi le jeune chiot, en rencontrant d’autres congénères de races différentes apprend à reconnaître les signaux de langage corporel différents des siens et à y répondre.
« Oui mais mon chien est réactif ? » me direz-vous peut-être.
Les chiens réactifs sont aussi capables de signaux de communication canine
Le fait que votre chien soit réactif ne veut pas dire qu’il est inculte, ne sait pas parler et ne comprend pas la communication canine. Cela veut juste dire que dans son expérience passée ou dans son apprentissage, il a compris que l’émission de signaux pourrait ne servir à rien. Soit parce que le chien ne comprenait pas les codes, soit parce que personne ne les lui a appris.
Une autre explication possible est qu’il n’arrive pas à les exprimer. Notamment car il se laisse submerger par ses émotions. Dans certaines situations, il peut alors grimper plus rapidement l’échelle de l’agression et, aux yeux des humains, être catalogué comme un chien agressif.
Cependant, n’oubliez pas que rien n’est gravé dans le marbre. La communication canine se réapprend au contact de professionnels et avec des chiens bien codés, bien équilibrés et avec beaucoup de patience.
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Sources
Galiano, A., D’Ervau, T., & Richard, A. (2014). Précurseurs langagiers dans la cécité précoce : revue de littérature et étude de cas. Enfance, (1), 55-71.